Chez Comwatt, nous militons pour une transition énergétique qui puisse profiter au plus grand nombre mais nous n’avons pas le monopole du bon sens. Pour aider le citoyen à comprendre cette transition, nous réalisons un ensemble d’interviews de citoyens.
Aujourd’hui c’est Raphaël Domjan, éco-explorateur et fondateur de PlanetSolar. Découvrez l’interview de l’homme qui a initier et réaliser le premier tour du monde en bateau solaire.
Quels sont les principaux problèmes du système énergétique actuel ?
Les principaux problèmes du système énergétiques actuel, c’est qu’on produit la plupart des énergies qu’on consomme, aujourd’hui, avec des produits fossiles. On brûle 300 tonnes de carburant par seconde, c’est colossal ! Avec des systèmes qui sont extrêmement peu efficaces, que ça soit en termes de mobilité ou termes d’industrie et même dans les bâtiments.
Ce qu’on doit faire, c’est arrêter de brûler du pétrole, produire des énergies renouvelables, électrifier l’ensemble de nos systèmes, que ça soit l’industriel, la mobilité et le bâtiment. Pour avoir des systèmes qui sont plus efficaces du point de vue énergétique. Et qui vont permettre de faire une véritable transition énergétique et arrêter d’émettre ces 36 milliards de tonnes de CO2 qu’on émet chaque année dans l’atmosphère.
Quel sera, selon vous, le paysage énergétique en 2040 si on ne change pas le système actuel ?
Si on ne change rien, malheureusement, les conséquences pour le climat vont être terribles avec des dégâts économiques extrêmement importants. Et, en plus, avec la diminution des ressources non renouvelables, que ça soit en termes de produits fossiles où même si on pense à l’énergie nucléaire, la fission nucléaire, on va avoir une diminution de ces ressources. Donc à un moment donné, on va plus être capable d’alimenter notre société avec l’énergie dont elle a besoin.
On va avoir une conséquence climatique mais également économique qui sera irrémédiable. Il faut qu’on change, et plus vite on peut changer, plus efficace on sera en termes de protection du climat, de biodiversité mais également du point de vue économique.
Quel serait un système énergétique parfait ?
Je ne sais pas s’il y a un système énergétique parfait parce que dès qu’on mobilise de l’énergie, ça comporte des risques, ça comporte de mobiliser des matières premières et bien sûr, ça a un impact sur l’environnement.
Mais c’est clair que les énergies renouvelables, si on pense par exemple au solaire. Actuellement le potentiel théorique du solaire c’est 600 téraWatt en termes de puissance, alors qu’on a un gap énergétique d’environ 50 téraWatt, donc on voit qu’on a bien assez d’énergie renouvelable. Et ça, c’est sans parler de la biomasse, du vent de la force de la marémotrice et également de l’énergie hydraulique. On voit qu’on a bien assez d’énergie à disposition. Donc, il nous faut un système où on produit notre énergie de manière renouvelable avec des systèmes courts, des réseaux intelligents où on est capable de stocker l’énergie et de l’utiliser de manière la plus efficace possible.
Et ça, c’est le réseau qu’il faut maintenant inventer, des systèmes qui sont efficaces en termes de CO2, de risques, de matières premières et du point de vue économique avec des coûts qui restent supportables pour notre économie.
Quelle forte certitude avez-vous et qui pourtant est partagée par très peu de monde ?
C’est, tout simplement, que continuer à brûler une matière premières comme le pétrole ou même le charbon, c’est des matières premières dont on va avoir besoin pour les matériaux pour cette transition énergétique pour les générations futures. Finalement, brûler toutes ces énergies fossiles qui mettent en péril notre climat c’est schizophrénique !
Si on passe sous énergies renouvelables, on va préserver ces matières premières. On va également se libérer de cette matière première. Du point de vue géopolitique, pour la plupart des pays du monde on peut avoir une indépendance énergétique. Ça veut dire que finalement, cette transition est utile, bien sûr pour le climat, mais elle est également utile pour notre économie et pour des raisons géopolitiques.