Les panneaux solaires prennent souvent beaucoup de place. Pratiques lorsqu’ils sont installés sur les toits, ils peuvent vite devenir envahissants quand il s’agit de fermes photovoltaïques. Par manque de place, des solutions innovantes émergent. Et si l’eau était un nouveau point d’ancrage pour les installations solaires? Car, oui, la tendance est aux panneaux solaires flottants !
Cette idée originale présente un double avantage : elle offre une alternative écologique à l’utilisation de combustibles fossiles pour l’agriculture et dans le même temps préserve des terrains qui peuvent être utilisés autrement.
Pourquoi en installer sur l’eau ?
Toutes les industries n’ont pas les mêmes moyens financiers pour installer des panneaux photovoltaïques au sein de leurs bâtiments. Les plus grandes, telles que Photowatt, disposent bien entendu de centrales solaires de plus de 10 MWc (norme suffisante qui permet de contribuer au mix énergétique) ce n’est pas le cas des plus petites PME comme Enerplan.
Lacs, réservoirs, sites de traitement d’eau, terrains inondables et autres, sont des sites très nombreux en Europe et dans le monde entier. Certains se trouvent à proximité des réseaux d’électricité. Les panneaux solaires flottants sont conçus pour durer quelles que soient les conditions naturelles, et pour produire une électricité à moindre coût.
Une nouvelle étape, une nouvelle clientèle
Cela semble notamment idéal pour les agriculteurs qui veulent passer au solaire mais qui n’ont pas les moyens de réaliser les travaux nécessaires à une installation photovoltaïque classique.
Afin d’outrepasser le coût de l’installation, parfois difficile à appréhender, les agriculteurs doivent faire appel à leur banque et négocier le financement du projet. Il sera plus facile d’échanger sur le financement de ce projet car bien moins onéreux. Il suffit de n’avoir aucun impayé et de disposer d’un compte courant.
Quel visage pour cette infrastructure moderne ?
La plus grande centrale photovoltaïque flottante du monde a ouvert ses portes fin mai 2017 en Chine, à proximité de la ville de Huainan à environ 200 kilomètres au nord-ouest de Shanghai, cette dernière est connectée au réseau électrique du pays.
Développée et construite par l’entreprise chinoise Sungrow, spécialiste des énergies vertes, elle est entièrement composée de panneaux solaires flottants installés sur un lac à proximité d’une région minière. L’entreprise a mis en place une centrale en 2017 de 800 000 m² et peut produire jusqu’à 40 mégawatts. La centrale serait capable d’alimenter en électricité 16 000 foyers chinois simultanément, un chiffre important pour l’Europe mais un grain de sable dans la population de 1 379 000 000 Chinois.
En Inde, une centrale de même ampleur a aussi vu le jour. Elle s’étend sur 10 km² et produit jusqu’à 648 mégawatts, de quoi faire rougir de jalousie sa soeur chinoise.
La toute première grande centrale flottante connue est celle située au Japon dans la ville d’Hirono Nigo, crée en 2016 par l’entreprise française, Ciel et Terre dont la production d’énergie est de seulement 7.5 mégawatts.
La Chine continue à créer des technologies de pointe dans le domaine des énergies renouvelables, surtout depuis la sortie des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat. La Chine promet par ailleurs de dépenser environ 334 milliards d’euros dans ce domaine, ce qui fait d’elle un acteur clé dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Ces panneaux solaires flottants servent pour la plupart à changer la mentalité autour de l’écologie et à amener de nouveaux acteurs à en faire partie. Par contre au-delà de ces avancées technologiques vertes, plusieurs questions se posent. Comment se passe la cohabitation avec la faune environnante ? Les oiseaux en période de nidification ne vont-ils pas être dérangés ? Quels produits de nettoyage vont être utilisés ?
Autant de questions qui restent pour le moment sans réponses, mais qui méritent qu’on s’y attarde, car qui dit écologie et développement des énergies vertes et renouvelables, dit aussi respect de notre écosystème.